Elle a perdu son bébé, né par césarienne, et elle même a failli
mourir; Nkita pouvait éviter ce scénario malheureux, si elle
avait suivi les consultations prénatales (CPN). Alors qu’elles permettent de
réduire les complications liées à la grossesse et la mortinaissance, plusieurs
femmes à Lubumbashi ne suivent pas les CPN, lorsqu’elles sont enceintes. La
sensibilisation de la communauté et la réduction du coût de ces consultations
peuvent aider à inverser cette tendance.
Elle n’avait suivi aucune
consultation prénatale depuis qu’elle était tombée enceinte ; mère de trois
enfants, Nkita se disait assez expérimentée pour gérer seule sa grossesse ;
point n’était question pour elle de se rendre régulièrement à l’hôpital pour
suive les CPN, une perte d’argent inutile disait-elle.
Lorsqu’elle a été amenée à
l’hôpital, elle était effondrée et son pagne mouillé du sang. Après examen, il
était clair que le placenta, mal inséré, empêché totalement la sortie de
l’enfant ; c’est ce qu’on appelle du placenta prævia.
Face à cette urgence vitale, pour
Nkita et son bébé dans le ventre, il n’y avait qu’une solution : faire une
césarienne. Malheureusement, le nouveau-né n’avait pas survécu malgré la
réanimation dont il a bénéficié après l'accouchement.
Sensibiliser la communauté
Si Nkita avait suivi les CPN, ce
problème allait être détecté bien à temps, une césarienne allait être
programmée; ce qui allait lui éviter de frôler la mort et perdre l’enfant
qu’elle a porté pendant plusieurs mois.
Elles sont encore nombreuses ces
femmes qui ne suivent pas les CPN à Lubumbashi, comme Nkita ; la majorité
d’entre elles sont celles ayant déjà accouché plus d’une fois et qui croit que
ces consultations ne visent que de faire augmenter les recettes des hôpitaux.
Du soutien psychologique à la
planification du mode d’accouchement, en passant par la prévention et la
détection de maladies pouvant survenir au cours de la grossesse, les bénéfices
d’un bon suivi de CPN sont considérables. La sensibilisation à ce sujet ne doit
pas seulement viser la femme, l’homme
aussi doit être averti de bénéfices de CPN et risque que court une
gestante qui ne les suit pas; ceci afin qu’il aide cette dernière à vivre une
expérience positive de la grossesse.
Réduire le coût ou les rendre
gratuites
L’OMS
recommande qu’une gestante suive au moins 8 consultations, la première
doit avoir lieu autour du troisième mois. Pour certaines femmes, surtout celles
à revenue limitée, ceci représente un lourd fardeau financier ; il ne faut donc
pas seulement se limiter à sensibiliser, mais il faut aussi se battre pour
réduire le coût, à défaut de rendre les CPN totalement gratuites.
Inciter les femmes à suivre
régulièrement les CPN lorsqu’elles sont enceintes permettra de réduire les
complications liées à la grossesse (et les mortinaissances) et de participer
ainsi aux objectifs de développement durable.
Crédit Photo: Thomas
Lecavelier
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